Écrit par Marion Rungette

Sophie Glas : « La diversité est une force puissante »

Entretien avec Sophie Glas, responsable du département fluides - hydraulique, froid, régénération de l'atmosphère chez Naval Group.

Sophie Glas (1)

Acteur international du naval de défense, Naval Group est partenaire des États dans la maîtrise de leur souveraineté maritime. Grâce à des savoir-faire et des moyens industriels exceptionnels, il conçoit, réalise, intègre, maintient en service et modernise des sous-marins, des bâtiments de surface et des drones ainsi que leurs systèmes, leurs armes et leurs équipements, jusqu’à la déconstruction. Implanté sur cinq continents, le groupe réalise un chiffre d’affaires de 4,355 milliards d’euros et compte 16 722 collaborateurs (effectif annuel moyen équivalent temps plein – données au 31 décembre 2024).

 

Naval Group s’engage pour la diversité et l’inclusion. En quoi participent-t-elles
à l’excellence et à la robustesse de votre groupe ?

En s’engageant pour la diversité et l’inclusion, et en le faisant savoir, une entreprise en tant que recruteur adresse un message fort aux personnes qui pourraient la rejoindre : « vous, tel que vous êtes, êtes le ou la bienvenue ». Ce message crée d’emblée un cadre favorable à la confiance et donc à l’expression de la créativité. Il permet à l’entreprise de s’entourer une diversité de talents, et de faire naître une synergie de pensée qui nous tire vers l’excellence.

Comme tout collectif, une entreprise a besoin d’idées diversifiées pour innover, créer, se renouveler et se challenger de l’intérieur. Avec un seul type de profil, la réflexion tourne en vase clos. En observant un sujet depuis plusieurs angles de vue on a bien plus de chances de le cerner parfaitement. La diversité est une force puissante, elle apporte une complémentarité indispensable quand il s’agit de résoudre un problème ou penser une solution. Elle apporte la résilience qui, mêlée à notre histoire solide, arme notre robustesse.

 

Vous êtes marraine de l’association « Elles bougent », qui veut transmettre
la passion des métiers scientifiques, techniques et technologiques aux jeunes filles. Comment contribuez-vous à ce que les jeunes filles s’autorisent à se diriger
vers des carrières dans ces métiers de la défense ?

L’attractivité d’une filière se joue sur deux terrains : l’interne et l’externe. Cette dualité est aussi vraie pour les entreprises que pour les écoles qui pourvoient les recrutements. Pour cette raison, à travers nos actions, nous assurons une présence dans les écoles  en nous adaptant à tous les niveaux : de la maternelle aux écoles d’ingénieur.es, nous rencontrons les jeunes pour leur expliquer concrètement et sans tabous en quoi consiste une carrière dans l’industrie navale de défense, et surtout en quoi ces carrières sont accessibles et bénéfiques pour les femmes.

En interne, nous accompagnons les initiatives de l’entreprise pour sensibiliser en particulier les managers aux bénéfices de la diversité et de l’inclusion. Sur Brest, nous comptons depuis cette année quatre relais masculins au sein de la communauté « Elles Bougent ». Quand le message est porté par des femmes et des hommes, l’appel à la diversité est d’autant plus lisible. En cela, la présidence d’honneur de l’association Elles Bougent, portée cette année par Pierre Éric Pommellet, notre PDG, nous confère force et crédibilité.

 

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes femmes qui souhaitent entrer
dans l’industrie de défense ?

À celles qui souhaitent déjà rejoindre l’industrie de défense, je leur conseille de se lancer et de construire leur parcours avec confiance dans cette industrie qui a besoin d’elles : nous vous attendons ! Les lignes ont déjà beaucoup bougé aux cours des deux dernières décennies, les équipes de production et d’ingénierie se féminisent tout comme les comités exécutifs et les comités de direction Il est essentiel d’avoir des équipes diverses à tous les niveaux de l’entreprise afin de permettre aux jeunes femmes de pouvoir s’identifier à ces rôles modèles.

À celles qui rêvent d’innovation et de technologie, mais qui n’ont pas encore d’idée précise du domaine vers lequel s’orienter, je leur conseille d’envisager cette voie qui permet de participer concrètement à l’excellence de notre pays.  Les besoins de l’industrie de défense en profils qualifiés portent sur toute la chaîne que ce soit le geste précis de l’ouvrièr.e, le savoir-faire du ou de la technicien.ne, ou la réflexion de l’ingénieur.e.

Les années à venir constituent un challenge sur les plans du développement des technologies, de la performance de notre production, de la sobriété énergétique et de la protection de l’environnement. Nous n’avons pas fini d’inventer, d’innover, de renouveler notre pensée avec les femmes et les hommes qui nous rejoindront. C’est aussi vital que passionnant !